Numérique : quand nos habitudes pèsent sur la planète
4% des émissions de gaz à effet de serre, c’est ce que représente l’usage du numérique dans le monde … et ce chiffre ne cesse d’augmenter. D’après les experts il pourrait même doubler d’ici à 2025 ! Mais comment expliquer que des données dématérialisées aient un impact si négatif sur l’environnement ?
Un constat sans appel
Alors que les objets connectés parcourent la moitié de la planète avant d’arriver à nos domiciles, leur production en elle-même est extrêmement polluante, notamment du fait de l’extraction de métaux rares pour la fabrication des composants électroniques.
Rien que pour fabriquer un smartphone, ce sont plus de 70 matériaux qui sont utilisés, dont 50 métaux différents. Ce sont par ailleurs 600kg de matières premières qui sont mobilisés pour l’obtention d’un ordinateur de 2kg. C’est là un premier paradoxe : pour dématerialiser, il est nécessaire d’extraire beaucoup de matières, souvent au détriment de l’environnement et des personnes qui travaillent dans les mines. Résultat, la fabrication des équipements représente 47% des émissions de gaz à effet de serre du secteur.
Alors qu’internet semble parfois « tomber du ciel », il faut également noter que nous nous connectons aujourd’hui grâce à des câbles sous-marins. Le plus long, qui mesure près de 20 000 km, relie aujourd’hui la Malaisie à la Californie et son installation n’est pas neutre. Selon l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, les infrastructures réseau de ce type représentent 28% des émissions de gaz à effet de serre du secteur.
Et que dire alors des data centers ? Ces hangars qui fleurissent un peu partout dans le monde – on en compterait près de 4500 répartis dans 122 pays – représentent les 25% d’émissions restantes.
Tous responsables et concernés ?
- Un français possède en moyenne 15 outils connectés !
- 90% des Français sont équipés d’un accès à Internet (contre 52% en 2005)
- 21 heures par semaine, c’est la moyenne de temps passé sur internet (1/6e du temps d’éveil)
- Forte hausse de la consommation d’énergie liée à l’utilisation des objets numériques, à une augmentation de l’extraction des métaux utilisés pour fabriquer les composants de ces équipements, à leur transport et à la gestion et au recyclage de leurs déchets.
Mais ce n’est pas une fatalité !
Réduire mon impact à travers des gestes simples
Le nettoyage régulier des boîtes mails :
- Limiter les destinataires et éviter le « répondre à tous »
- Se désabonner des newsletters non lues
- Installer un anti-spam et vider sa corbeille
- Supprimer les notifications
- Compresser ses pièces-jointes
- Archiver ses e-mails en local ou sur un disque dur externe
- Se rappeler que l’e-mail le plus neutre est celui que nous n’envoyons pas
- Privilégier une boîte mail ne stockant pas dans des data centers polluants (Lilo Mail et Newmanity par exemple)
Le changement de nos habitudes :
- Limiter le renouvellement des appareils numériques (réparation, achat de produits éco-labellisés)
- Réduire le nombre d’objets connectés détenus par une même personne ;
- Favoriser des usages numériques vertueux (mode économie d’énergie, extinction des appareils, limitation de la procrastination numérique) ;
- Réduire nos impressions (noir et blanc, recto-verso, police sobre)
- Supprimer les logiciels inutilisés de nos appareils
- Privilégier le remplacement de nos appareils, quand nécessaire, par un matériel reconditionné (aujourd’hui 15% des ventes du secteur)
Vous souhaitez être accompagné dans votre démarche vers plus de sobriété ?
Rendez-vous sur le site de l’ADEME ou sur la page https://longuevieauxobjets.gouv.fr/