Place de la Liberté et les premières maisons du centre de Champagne

Place de la Liberté

Un carrefour historique : de la voie romaine de l’Océan à la route urbaine d’aujourd’hui.

Nous sommes sur l’emplacement d’une très ancienne route importante (rue Jean Claude Bartet) qui a traversé les siècles, de l’Antiquité à aujourd’hui en changeant périodiquement de nom.

À partir du 3ème siècle, elle fut la « voie romaine de l’Océan » se prolongeant vers Limonest, Anse, Chalon-sur-Saône, puis Autun jusqu’à Boulogne. C’était l’une des quatre grandes voies romaines créées par Agrippa.

Au Haut Moyen Âge, elle traversait un grand domaine rural appartenant à l’abbaye d’Ainay (la villa Campania (d’où le nom de Champagne)). C’était une « voie publique ». Puis, du 14 au 18ème siècle, elle est indiquée comme route de « Lyon à Anse ». Anse, aux portes du Comté de Lyon, est un bourg stratégique aux deux foires annuelles, qui obtient sa charte de franchise en 1182.

Au 17ème siècle, elle devient également route postale.

Au milieu du 18ème siècle, dans un esprit de centralisation de l’Etat, la royauté met en place un réseau routier, en étoile à partir de Paris. Cette voie de Lyon à Anse alors dénommée chemin de « Lyon à Villefranche » sera améliorée avant de devenir le grand chemin de « Lyon à Paris par la Bourgogne » grâce à une modification d’itinéraire en 1770 en contournant la pente difficile de Balmont. C’est le cheminement actuel passant par la Montée du 25 RTS qui rend la pente plus progressive, moins abrupte.

C’est à partir de cette dernière période, que la ville de Champagne va se développer pour donner sa physionomie actuelle…

En 1770, il n’y a que trois maisons le long de cette nouvelle grande route : une côté Ouest (numéros impairs) et deux côté Est (numéros pairs).

Celle côté Ouest existe toujours, c’est la maison Creton du nom de ses premiers propriétaires, au n° 61 ; les deux autres, côté Est ont disparu, n°44 à 46. Parmi elles, plusieurs cabarets. A cette époque, le cabaret désigne une sorte d’auberge sans prise en charge des chevaux des voyageurs.

L’un d’eux deviendra l’auberge « Au cheval noir ». Cette auberge fut démolie au début des années 1990 pour laisser la place à un immeuble contemporain. Un élément de charpente est resté suspendu comme témoin historique…

Le centre-bourg, dont fait partie la place et les habitations alentour, constitue un périmètre d’intérêt patrimonial du plan local d’urbanisme de la métropole de Lyon.

Cette place au carrefour de l’avenue de Lanessan et de la rue Louis Juttet a beaucoup évolué dans la deuxième moitié du 19ème siècle, passant d’une rue étroite vers Écully encore en 1955 , à un parking et une large voirie au début des années 2000. Cette place connaît des mutations importantes en ce début de 21ème siècle. Une première évolution significative a eu lieu, mais le côté minéral de cette place et la transformation des modes de mobilité la font encore évoluer.

Le bâtiment de la boulangerie

Le cadastre de 1825 indique qu’une parcelle appartient à Claude Clément (l’aubergiste de l’hôtel de France situé en face). En 1849, une partie de cette parcelle est utilisée pour l’élargissement de la rue Louis Juttet au carrefour avec l’avenue de Lanessan. Puis une première construction apparait un peu après 1854 sur cette parcelle.

Et ensuite quelques années après, sans doute vers 1870, une «augmentation de bâti» donne la configuration actuelle. En effet, en observant la façade sud on constate bien la juxtaposition des deux éléments architecturaux.

Le bâtiment de l’actuelle boulangerie figure au plan local d’urbanisme de la métropole de Lyon au titre des éléments bâtis patrimoniaux, tout comme, de l’autre côté de l’avenue, au 42 avenue de Lanessan, également en pierres apparentes des Monts d’Or et datant de 1850 à 1860. La croix de pitié qui y figure a été créée par Jean Dellevaux en 1804.

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